Un tableau caravagiste aux enchères

Le 31 janvier 2016, le site Bilan publie un article sur la vente d’une œuvre peu connue ayant atteint un prix très élevé. Ce site suisse fondé sur l’économie se mobilise ici sur le marché d’art et ses difficultés.

L’œuvre en question est un tableau de Gentileschi qui a été emporté par le Getty museum lors de sa mise en vente chez Sotheby’s à New York. La peinture rejoindra une autre du même auteur, Loth et ses filles déjà possédé par le Getty. Le tableau estimé entre 25 et 35 millions de dollars à finalement été vendu à 30,5 millions. Gentileschi offre ici une œuvre rare aux enchères. D’après le site du Figaro, cette toile fait partie d’une des plus importante à apparaître sur le marché depuis la Seconde Guerre mondiale.

Getty Museum acquires Orazio Gentileschi's Baroque masterpiece 'Danae'

La toile de Orazio Gentileschi, Danaé est une œuvre de 1621 commandé par le Génois Antonio Soli. Le peintre né en 1563 et mort en 1639 et est directement influencé par Le Caravage. Les éléments du clair-obscur se retrouve dans cette toile. Ce procédé est alors déjà utilisé par Léonard de Vinci. C’est un effet consistant à moduler la lumière sur un fond d’ombre, suggérant ainsi le relief et la profondeur. Cette technique sera développée par Le Caravage au XVIIIe siècle et c’est lors de sa rencontre avec celui-ci que Gentileschi s’en servira pour ces propres œuvres. Ce clair-obscur allié à la promiscuité du spectateur et des personnages fonde les principales caractéristiques de caravagisme, mouvement résultant de l’art du Caravage.

Etienne Dumont l’auteur de ce papier est un journaliste tourné vers les rubriques culturelles. Dans son article, il met en avant les difficultés de vente d’une peinture de ce genre. Il donne ainsi l’exemple de plusieurs œuvres d’artistes éminents de la Renaissance comme Dosso Dossi ou Giorgio Vasari. La difficulté de cette vente résidait dans le prix trop élevé de la toile. Pour lui cela s’explique par le désintérêt des amateurs fortunés pour les tableaux anciens. Cette Danaé n’avait pas trouvé le financement nécessaire pour la faire entrer dans un musée entraînant son arrivée dans les salles de vente de Sotheby’s.

Les peintures anciennes de ces maîtres de la Renaissance pose problème dans les ventes actuelles. Mais parfois certaine peinture pulvérise leur estimation. L’auteur énonce le cas d’un peintre également représentant du courant des caravagesques, Valentin de Boulogne dont le Christ couronné d’épine est passé de 1,5 millions à 5,1 millions de dollars. Etienne Dumont note par ailleurs qu’une peinture de Raphaël même d’une taille de dix centimètre de diamètre se vend aux alentours de 3 millions de dollars ce qui est loin des 30 millions de la Danaé. Le problème allant jusqu’à l’oublie totale des acheteurs pour le tableau faisant la couverture du catalogue qui n’est autre qu’un Canaletto.

Sotheby’s ne serait pas le seul atteint de cette perte d’intérêt. Les vente de chez Christie’s ont également des « engorgement » terme utilisé par l’auteur pour expliquer ce frein des marchés d’art et surtout d’art ancien.

 

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