Valentin de Boulogne, le dernier caravagesque français

Pour continuer sur la lignée des peintres caravagesques je vais m’arrêter sur Valentin de Boulogne. Cet artiste français est descendant d’une famille de peintre ce qui potentiellement est à l’origine de sa formation. Pour expliquer au mieux la place du peintre dans le courant caravagesque je vais m’appuyer sur sa biographie écrite par Hugh Brigstocke du site encyclopédique Oxford Art et celle d’encyclopédia universalis. Les deux biographies restent succinctes car tout comme George de la Tour, sa vie est peu documentée et son œuvre globale souvent mal attribuée, vite confondus avec ceux de Caravage ou de Manfredi. Les deux artistes ont également en commun qu’ils ferment la marche au mouvement du Caravage en France.

 

Valentin de Boulogne aurait suivi une formation de peintre avec son maître Simon Vouet avant de partir en Italie comme il était coutume de faire pour les jeunes artistes au XVIIème siècle. A Rome d’ailleurs, il se joindra à l’association des Bentvogels, une réunion d’artistes nordiques. Très vite son style s’approche de celui de Bartolomeo Manfredi. Ce peintre italien fréquente l’atelier de Caravage et transmet la manière du maître à de nombreux artistes alors présent à Rome. Les sujets restent alors souvent centrés sur des scènes de genres ou des thèmes religieux qui sont encore une fois le résultat de l’influence du Caravage. Et effectivement le travail de Valentin de Boulogne ne s’éloignera pas vraiment des bases acquises du maître italien. Il tachera toutefois d’éclaircir ses compositions et de garder la couleur sans l’épaissir de tonalité brune.

Valentin-les-quatre-ages-national-galleryLes sujets qu’il choisi sont directement copiés du répertoire du Caravage et on retrouve même des compositions similaires comme Judith et Holopherne. Pourtant dans ses œuvres de maturité, Valentin développera des tableaux plus fins et moins violents. Il fusionnera le caravagisme et un style classique qui s’apparente au baroque. L’artiste s’interroge sur l’aspect psychologique des relations entre les personnages et montre certaines de ces introspections sur le visage de ses protagonistes. Par exemple dans la peinture, Les quatre âges de l’homme, les personnages présentent des sentiments différents qui reste dans le registre mélancolique. Ce travail émotionnel est l’une des caractéristiques principales qui le différencie du travail de Manfredi. Le clair-obscur est présent dans son travail et gagne en finesse à travers ses compositions.

En France, le travail de Valentin de Boulogne force le respect des artistes qui pourtant ne suivront que peu sa voie. En effet cet artiste est l’un des derniers suiveurs du Caravage et, à l’époque de la mort de l’artiste français, le style était abandonné. Les autres artistes qui prolongeront le style en feront, comme George de la Tour ou des peintres nordiques tel Ter Brugghen, une interprétation personnelle s’éloignant peu à peu du caravagisme pur.

L’Ecole d’Utrecht, Hendrick Ter Brugghen

Bonjour à tous,

Aujourd’hui nous allons tenter de vous expliquer l’influence du Caravage dans les Pays-bas. Avant de commencer, un peu d’histoire…

Au 17ème siècle, les artistes des Pays-bas partaient en voyage en Italie dans le but de faire leurs formations artistique. L’école d’Utrecht désigne un groupe de peintre néerlandais qui font eux aussi leurs voyage à Rome très influencé par le travail du Caravage. Leurs œuvres se caractérisent par le réalisme et un traitement particulier de la lumière (le clair-obscur), deux traits empruntés au Caravage.

Un des représentant de cette école est Hendrick Ter Brugghen (1588-1629). Peintre néerlandais dont on sait peu de chose sur sa vie appartenait au siècle d’or des Pays-bas. Hendrick Ter Brugghen s’installe à Utrecht en 1615, après un long séjour en Italie. Les peintures qui nous reste aujourd’hui sont toute postérieur à 1619, avant nous n’avons aucune trace picturale de cet artiste. Son sujet de prédilection sont les scènes historiques, notamment biblique, on peut même voir quelques signe de protestantisme mais ses sujets restent catholique. Il s’intéresse à l’utilisation du clair-obscur pour le caractère dramatique que cela donne au sujet. Ter Brugghen aurait réalisé un second voyage en Italie, d’ou à son retour en 1620, ressort les nettement de manière plus prononcé le caractère caravagesque. Malgré l’influence très forte de l’artiste Italien, Ter Brugghen garde un style personnel  ancré de tradition néerlandaise. Il collaborait très étroitement avec Gerrit Van Honthorst et Dirck Van Baburen.

Voici Le concert de Hendrick Ter Brugghen de 1629. Les moments musicaux sont un autre des sujets qu’aime peindre se peintre. Ce tableau montre dans son intégralité l’influence du clair-obscur.
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La scène est éclairé par deux bougies, l’une au centre de la scène l’autre au fond de la pièce sur le mur. La lumière provient d’une bougie au centre de la scène, elle permet de voir les personnages plongés dans l’obscurité. La lumière de la flamme qui scintille créer des ombres sur les murs qui semble donner du mouvement. Les contrastes sont très forts et les couleurs sont chaudes. On peut remarquer que l’accent est mis sur les deux personnages au premier plan, les traits sont nets, les couleurs des drapés sont francs , de plus ils nous regardent. Tandis que le personnage de face, au second plan, a des traits moins net, moins dessinés. Ces effets créer un caractère de profondeur et d’authenticité à la scène. Comme si ils étaient pris sur le vif.

Pour cette article nous avons utilisé le site de la National Gallery of Art, qui est en anglais mais contient beaucoup d’information. Mais également ainsi que le site du Musée d’art Moderne d’Andrés Marlaux, qui propose un lien directe au Caravage avec La vocation de saint Matthieu. L’analyse du Concert est purement personnel donc a prendre avec du recul et considération.

L. Le Vaicher 

« La Leçon d’Anatomie » Rembrandt

Bonjour à tous!

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Aujourd’hui nous allons voir le clair-obscur chez un artiste très important des Pays du Nord : Rembrandt! C’est un peintre et graveur néerlandais du 17ème siècle qui a réalisé plus de 400 peintures, 300 eaux fortes et 300 dessins. Le thème de prédilection de Rembrandt sont les autoportraits, ce qui nous permet à nous, spectateur, de voir l’évolution de sa technique et stylistique de sa peinture mais aussi l’évolution physique et psychologique du peintre. Les scènes qu’il peint sont vivantes et très intenses, mais également très réalistes. Le peintre peint ce qu’il voit, il représente les rides, les traits de caractères à travers la peinture. Il appartient au siècle d’or néerlandais.
Rembrandt n’a pas inventé le clair-obscur mais il pousse le contraste à l’extrême en laissant de grandes zones dans le noir opaque. Ses compositions se fondent  sur l’ombre et la lumière, le jeu de lumière n’est pas un simple effet plastique. Il prend une dimension symbolique intégrée dans le récit. Pour vous montrer de plus près ces caractéristiques nous allons faire une rapide analyse de l’oeuvre Leçon d’anatomie du docteur Tulp de Rembrandt de 1632.

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La composition de se tableau est très claire. Le docteur Tulp (personne de droite) donne un cour sur l’anatomie aux sept bourgeois face à lui à l’aide d’un cadavre illuminé au centre de la composition. La lumière est particulièrement intéressante et les contrastes sont forts. Le cadavre qui occupe la place centrale est disposé en diagonale par rapport au bord inférieur de la toile et reçoit la majeure partie de la lumière. Il semble éclairer, aussi bien littéralement que physiquement, les hommes qui l’entourent. Rembrandt utilise du blanc de plomb pour obtenir la peinture blanche. La lumière que rejette le corps contraste avec le noir des vêtements du docteur ou des bourgeois qui semblent être dans l’obscurité. Le peintre nous impose un cadavre sous nos yeux, ce qui choqua à l’époque puisqu’on représentait souvent les cadavres avec un linge sur la tête. Le tableau est révélateur des intérêts que l’on porte aux scientifiques de l’époque. En effet le Docteur Tulp est mis en avant grâce à sa tenue plus riche qui montre sa fortune et son pouvoir: il a gardé son chapeau, et porte un col blanc et plat qui est plus à la mode que les cols en fraise des bourgeois. Rembrandt cherche à exprimer la psychologie des individus à travers leurs expressions ou attitudes avec la technique du clair-obscur.

Contrairement au Caravage les couleurs sont plus froides. Autre différence importante c’est la présence d’un fond, même si il reste simple on arrive à identifier les lieux contrairement aux peintures du Caravage qui sont souvent plongées dans un fond noir. (Pour vous rappeler les caractéristiques du clair-obscur de Caravage cliquez ici)

Rembrandt restera un grand peintre de l’histoire qui continuera d’inspirer les artistes d’aujourd’hui! Comme avec Uderzo qui s’inspira très clairement de la Leçon d’anatomie du docteur Tulp de Rembrandt dans le 19ème album d’Astérix et Obélix, Le Devin, publié en 1972 (case 10, page 10). Prolyx, un devin, lit l’avenir dans les entrailles d’un poisson devant des gaulois qui ont l’air très intéressé et impressionné sauf Asterix qui nous regarde. On retrouve la même composition. Jugez par vous même…

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Pour écrire cet article nous avons utilisé : la revue de culture générale en ligne L’Eléphant,  et un site de Jean-Claude Bourdais « si le temps le permet… ».

L. Le Vaicher

 

 

Le Ténébrisme

Aujourd’hui je vais expliquer la notion de ténébrisme ou tenebroso en italien. Ce style de peinture met en lien le Caravage et les différents artistes que nous présentons sur ce blog comme George de la Tour ou Rembrandt. Pour cette définition je vais m’appuyer sur le site Encyclopédia Universalis et Art Data Base qui formule une idée synthétique du ténébrisme. Ce style de peinture n’est pas une invention caravagesque et était déjà employé dans la peinture italienne et dans les pays du nord. Pourtant c’est Le Caravage qui a rendu plus courant la pratique du ténébrisme au cours du XVIIème siècle.

C’est avec l’utilisation de celui-ci sur des tableaux vendus à des prix élevés que de nombreux artistes suivront sa voie.  Cette pratique se défini par l’utilisation d’une lumière directe et qui produit ainsi des effets contrastés avec les zones non éclairées qui dominent et servent de fond. Les formes ressortent grâce à l’utilisation de la lumière qui crée une nouvelle manière de représenter les contours. Les natures mortes en ressortent plus lumineuses avec un fond obscur. Les couleurs sont peu travaillées et restent dans les tons chauds.

The supper at Emmaus *oil on paper on panel *39 x 42 cm *circa 1628 *signed b.r.: R  (indistinct)

Rembrandt, Les pèlerins d’Emmaüs, vers 1628

Le Caravage s’en sert comme façon de montrer une certaine symbolique dans ses toiles. Rembrandt en fait aussi une utilisation évocatrice comme par exemple dans sa toile Les Pèlerins d’Emmaüs conservé au musée Jacquemart-André. On peut voir la figure du Christ apparaissant ou disparaissant mais dans une auréole de lumière qui suggère une force divine. Cette lumière se disperse autour du Christ et sa source et également dissimulée mais pourtant renforce l’expression d’étonnement du personnage central. D’après Jean-Pierre Mouilleseaux, « La beauté ne correspond plus aux formes idéales de l’humanisme, de même que les ténèbres appellent une spiritualité nouvelle qui s’affirme au moment de la Contre-Réforme. » Au XVIIème siècle, la lumière est souvent mise au service de la peinture religieuse, et on assimile facilement les personnages divins à la lumière.

 

Dans l’article sur le Ténébrisme d’universalis, l’auteur se penche sur la dimension spirituelle de ce style. Le Caravage se servirait de la lumière comme « instrument de la spiritualité ». L’artiste ferait ressortir, de sujet de la vie quotidienne, une dimension mystique grâce aux contrastes de la lumière. Cette exploitation de la lumière dans la peinture arrive à faire disparaître une forme de matérialité pour faire apparaître les formes qui restent ouvertes à l’imagination du spectateur. Quelques peintres italiens se sont inspirés du travail du Caravage pour peindre des sujets religieux comme Orazio Gentileschi. Ce mouvement entraîna de nombreux peintres et la dernière génération de suiveurs se tiendra dans les années 1620 et 1630 avec Vouet ou Valentin en France. Nous pouvons aussi noter des artistes hollandais, l’école d’Utrecht et des artistes espagnols. Pourtant ces peintures espagnoles ne seraient pas dans la lignée du travail du Caravage surtout ce qui concerne la recherche de mysticité. Velasquez ou Zurbaran auront cette manière de sublimer des natures mortes pour leur offrir une portée symbolique.

Clair-Obscur

Le clair-obscur qui peut araître un notion lointaine et dépassé est aujourd’hui toujours d’actualité. En effet, la question du clair obscur est omniprésente autour de nous, dans la peinture, la photographie, la vidéo…

La lumière est capitale dans l’art, elle permet plusieurs interprétation iconographique… Et même si cette notion est aujourd’hui connu il faut remonter à ses origines… 

L’intérêt et l’étude de la lumière dans les compositions des artistes de la Renaissance Italienne n’est pas nouveau. Pourtant dans les Pays-Bas il s’agit surtout de faire entrer la lumière dans les peintures religieuses. Les œuvres de jeunesse du Caravage ont des teintes pures et vives et traitent de sujets nouveaux. Il représentera également des natures mortes comme ses contemporains hollandais pourtant il insufflera des nouveaux principes. Ceux-ci supprimeront une certaine douceur a l’ensemble donnant un résultat plus réaliste.

« La lumière telle qu’elle est utilisée par Caravage figé, dans l’éclair d’un instantané, les gestes, les attitudes en les chargeant parfois d’une signification intemporelle. Mais la lumière qui plonge la scène dans un clair-obscur silencieux et dramatique est dotée de qualités surnaturelles et immatérielles […] » Telle est la définition faite par Marie-Geneviève de La Coste-Messelière du travail du Caravage.

La vie du Caravage basculera entre la recherche de luminosité dans sa jeunesse et l’obscurité qui se fera maitresse dans les dernières œuvres de sa vie.

Le clair-obscur traité par le Caravage entrainera de nombreux artistes à entreprendre de travailler la lumière et les exemples se multiplient au cours de cette âge d’or hollandais. On peut noter son utilisation dans l’obscurité du travail de Rembrandt ou la précision des œuvres de Georges de La Tour.

Une nouvelle version de Judith et Holopherne attribuée au Caravage ?

Chers lecteurs et lectrices !

Aujourd’hui le thème de notre article est le résultat du fruit du hasard et nous étions dans l’obligation de vous en faire part. Depuis le mois d’Avril, le marché de l’art est en véritable ébullition devant la découverte d’un tableau! Rappelons que l’un de nos premiers articles portait sur le Caravage et notamment un de ses tableaux: Judith et Holopherne. Depuis quelques mois une nouvelle version de ce tableau aurait été découvert dans les combles d’un immeuble toulousain!

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Avant de continuer notre article il nous parait important de vous présenter et vous mettre en garde sur nos sources. Nous nous sommes servies du journal en ligne Le FigaroLa tribune de l’art et connaissance des arts. Ces trois sources nous précisent de faire attention vis à vis de l’attribution du tableau à l’artiste Caravage, néanmoins ce sont des sources relativement sûres.

Cette découverte aurait été faite il y a déjà deux ans, suite à un dégât des eaux dans un  grenier d’une vieille maison de la région toulousaine, qui les aurait obligés à passer par une sous-pente pour y accéder, et y découvrir l’œuvre. Les propriétaires auraient appeler très rapidement le commissaire priseur Marc Labarbe, qui lui a aussitôt contacté Éric Turquin, expert en tableau. Ils ont gardé le secret de leurs découvertes deux ans. La datation du tableau et sa localisation sont obscures, on ne sait pas exactement quand et comment l’oeuvre a atterri dans ce grenier.

Pour l’expert Eric Turquin il est certain qu’il s’agit d’une oeuvre du Caravage, qui aurait été citée en 1617 dans le testament de ce peintre flamand, avant de disparaître. Mais il s’agit là de l’avis d’un expert en tableau…

Les avis divergent, ceux qui ont pu examiner la toile avouent en effet leur perplexité. L’oeuvre est d’une très grande qualité, et certains éléments du tableau sont attribués à la virtuosité et à la technique du peintre comme le visage de Judith, les mains « crasseuses » de Holopherne ou encore ses drapés rouges. De plus, on sait qu’il n’y a aucun dessin préparatoire, si l’on regarde de plus près le tableau on peut voir qu’il y a un repeint au niveau de la main. Un doigt à été repeint entre le deuxième et le troisième de la main XVMf084fbb2-ffef-11e5-9e06-8f8bc2e82ac5-805x453droite. Il s’agit d’une technique bien connue du Caravage qui peint directement, ce qui permet de prouver qu’il s’agit d’un authentique et non pas d’une copie. Mais on ne peut pas pour autant lui attribuer ce tableau, des arguments font planer les doutes comme cette même main, les rides trop régulières de la servante ou encore le regard insistant de Judith qui faisait penser à d’autres artistes caravagistes napolitains. De plus, on ne trouve aucun autoportrait dans la tête d’Holopherne, alors que, dans ses travaux, Caravage aime à apparaître sous les traits d’une victime expiatoire…

L’oeuvre est depuis le 25 mars classé «Trésor National» ce qui interdit pendant trente mois son exportation. Le mystère reste encore complet… Pour l’instant, nous pouvons donc utiliser que le terme « d’attribuer à… » ou « possiblement de… » à cette oeuvre qui fait beaucoup parler d’elle.  Néanmoins le prix du tableau annoncé est de 120 millions d’euros…!

Ps: Voici le lien vers une vidéo d’Eric Tuquin qui présente l’oeuvre Judith et Holopherne attribuer à Caravage.

L. Le Vaicher

George de la Tour, un mystère caravagesque

George de la Tour est un artiste français du XVIIème siècle pendant longtemps oublié. Son histoire est aussi mystérieuse que sa peinture qui porte un caractère reconnu comme caravagesque, ce qui nous intéresse ici. Pour m’entretenir sur cet artiste je vais d’abord m’appuyer sur l’article de Robert Fohr sur le site Encyclopédia Universalis. Décrit comme un artiste dont les œuvres sont peu nombreuses l’auteur en fait une biographie plutôt succincte.

L’artiste d’origine lorraine va rester une bonne partie de sa vie dans sa région natale. Sa vie n’est hélas pas bien connue et seulement des fragments permettent de reconstituer sa production artistique. On ne connait donc pas le maître à l’origine de sa formation artistique. De nombreux incidents mettront dans sa vie des obstacles à son succès. En effet, en 1638 sa ville de résidence Lunéville est incendiée, cela faisant suite aux dommages collatéraux de la guerre de Trente Ans. Cet incendie emportera avec elle une bonne partie de l’œuvre de l’artiste. Cependant des mentions de son nom comme peintre officiel du roi sont retrouvées et indique sa reconnaissance auprès de la cour. Le roi régnant Henri II étant fervent admirateur du Caravage commande à De la Tour des sujets similaires.

Les œuvres de la première partie de sa carrière sont considérés comme d’inspiration caravagesque. D’après l’auteur de l’article les sujets, l’inspiration réaliste et le cadrage des figures s’inscrivent ainsi dans le courant du peintre italien. George de la Tour est souvent décrit comme un peintre de « nuit » c’est-à-dire de scènes éclairées par une source lumineuse visible dans le tableau, autrement appelé luminisme. Au contraire dans les œuvres du Caravage, la source lumineuse est absente de la peinture. De la Tour s’inspire également dans ses œuvres de donner « aux êtres et aux choses les plus humbles une dimension spirituelle et inversement de trouver dans la réalité la plus prosaïque les motifs d’un art profondément religieux ».

Georges de La ToursDans l’œuvre de la Madeleine au miroir que nous avons choisi pour représenter notre blog, on peut y voir tout une dimension mystérieuse résultant de la lumière provenant de derrière le crâne. On peut voir qu’il s’agit d’une bougie pourtant nous ne sommes pas autorisés à la voir en entier ce qui renforce le mystère de cette toile luministe. Cette production d’œuvre relative aux « nuits » est à rattacher à la mode qui se développe dans les années 1630 partant probablement de Paris. De nombreux artistes européens faisaient le voyage en Italie et il est possible que George de la Tour en est fait partie ou qu’il est rencontré des participants. Tout est-il qu’il avait connaissance des styles contemporains et qu’il a su s’en inspirer.

Assez réputé à son époque, l’artiste semble avoir été oublié et la majorité de ses œuvres furent dispersées, perdues ou attribuées à d’autres artistes de la même période. Comme Hendrick Terbrugghen ou Gerrit van Honthorst qui sont des maîtres de la peinture hollandaises et dont la technique se rapproche de celle du maître français. Récemment et grâce à plusieurs historiens qui s’intéressent à son œuvre, des tableaux lui ont été réattribuées et on peut ainsi percevoir l’étendue de son travail sur la lumière qui l’avait fait connaitre au XVIIème siècle.

Introduction

Bienvenue à tous!

Nous allons essayer à travers ce site de vous présenter, à vous, nos très chers auditeurs, le clair-obscur pendant la renaissance en Italie, mais également dans les Pays du Nord ainsi qu’en France. Nous allons essayer de mettre nos connaissances d’étudiantes en histoire de l’art passionnées par la période d’art moderne à votre disposition pour vous montrer les différences et points communs qu’il y a pu avoir autour du clair-obscur entre ses différents pays. Nous aborderons des artistes incontournables comme Le Caravage, Rembrandt, Georges de La Tour…

Mais attention! Ce n’est pas parce que notre sujet est très sérieux et appartient à une période révolu que nos articles traiteront de sujets anciens. Nous essayerons d’inclure dans nos articles des événements récents, cela vous permettra de voir que la notion du clair-obscur  est toujours d’actualité!

Comme nos connaissances personnelles en histoire de l’art sont tout de même un peu limitées sur certains sujets, pour réaliser nos articles nous nous sommes servies de sources diverses: des articles, des pages, des blogs… Nous avons essayer d’évaluer ses sources pour vous, ce qui vous permettra d’apprendre plein de choses!

Bonne visite!

Un tableau caravagiste aux enchères

Le 31 janvier 2016, le site Bilan publie un article sur la vente d’une œuvre peu connue ayant atteint un prix très élevé. Ce site suisse fondé sur l’économie se mobilise ici sur le marché d’art et ses difficultés.

L’œuvre en question est un tableau de Gentileschi qui a été emporté par le Getty museum lors de sa mise en vente chez Sotheby’s à New York. La peinture rejoindra une autre du même auteur, Loth et ses filles déjà possédé par le Getty. Le tableau estimé entre 25 et 35 millions de dollars à finalement été vendu à 30,5 millions. Gentileschi offre ici une œuvre rare aux enchères. D’après le site du Figaro, cette toile fait partie d’une des plus importante à apparaître sur le marché depuis la Seconde Guerre mondiale.

Getty Museum acquires Orazio Gentileschi's Baroque masterpiece 'Danae'

La toile de Orazio Gentileschi, Danaé est une œuvre de 1621 commandé par le Génois Antonio Soli. Le peintre né en 1563 et mort en 1639 et est directement influencé par Le Caravage. Les éléments du clair-obscur se retrouve dans cette toile. Ce procédé est alors déjà utilisé par Léonard de Vinci. C’est un effet consistant à moduler la lumière sur un fond d’ombre, suggérant ainsi le relief et la profondeur. Cette technique sera développée par Le Caravage au XVIIIe siècle et c’est lors de sa rencontre avec celui-ci que Gentileschi s’en servira pour ces propres œuvres. Ce clair-obscur allié à la promiscuité du spectateur et des personnages fonde les principales caractéristiques de caravagisme, mouvement résultant de l’art du Caravage.

Etienne Dumont l’auteur de ce papier est un journaliste tourné vers les rubriques culturelles. Dans son article, il met en avant les difficultés de vente d’une peinture de ce genre. Il donne ainsi l’exemple de plusieurs œuvres d’artistes éminents de la Renaissance comme Dosso Dossi ou Giorgio Vasari. La difficulté de cette vente résidait dans le prix trop élevé de la toile. Pour lui cela s’explique par le désintérêt des amateurs fortunés pour les tableaux anciens. Cette Danaé n’avait pas trouvé le financement nécessaire pour la faire entrer dans un musée entraînant son arrivée dans les salles de vente de Sotheby’s.

Les peintures anciennes de ces maîtres de la Renaissance pose problème dans les ventes actuelles. Mais parfois certaine peinture pulvérise leur estimation. L’auteur énonce le cas d’un peintre également représentant du courant des caravagesques, Valentin de Boulogne dont le Christ couronné d’épine est passé de 1,5 millions à 5,1 millions de dollars. Etienne Dumont note par ailleurs qu’une peinture de Raphaël même d’une taille de dix centimètre de diamètre se vend aux alentours de 3 millions de dollars ce qui est loin des 30 millions de la Danaé. Le problème allant jusqu’à l’oublie totale des acheteurs pour le tableau faisant la couverture du catalogue qui n’est autre qu’un Canaletto.

Sotheby’s ne serait pas le seul atteint de cette perte d’intérêt. Les vente de chez Christie’s ont également des « engorgement » terme utilisé par l’auteur pour expliquer ce frein des marchés d’art et surtout d’art ancien.

 

Le Caravage

Comment parler du clair-obscur sans parler du Caravage? Cela est impossible.
Michelangelo Merisi da Caravaggio, en français Caravage ou le Caravage, est un peintre né en 1571 à Milan et mort en 1610 à Porto Ercole. Son œuvre novatrice révolutionne la peinture du XVII ème siècle. Il créé un nouveau langage pictural, par son naturaliste et son réalisme. Ses caractéristiques sont l’utilisation du clair-obscur, et l’organisation spatiale. On ne peut pas parler d’école ou de mouvement mais Le Caravage reste le fondateur de ce style qui provoque un fort retentissement sur les peintures au XVII. L’artiste est en opposition avec la renaissance qui a un caractère optimiste. Son œuvre est la représentation fidèle de ce que voit l’artiste, sans artifices. Les canons esthétiques sont rejetés.
Pour essayer de mieux comprendre le peintre et ses influences artistiques, nous nous sommes dirigées sur le site internet de L’histoiredelart.net qui nous propose une sortie de fiche technique qui nous explique de quelle manière le Caravage a révolutionné le style de la représentation.
L’article se trouve sur un site hébergeur fiable et de bonne qualité. Le site propose au lecteur une galerie d’image de tableaux du Caravage de très bonne qualité avec le titre et la datation, ainsi que des rappels du contexte historique et notamment politique. On retrouve également des artistes-clés de la même époque classés par pays, et les tableaux les plus célèbres de l’artiste. Cependant il est dommage que le papier ne présente pas très rapidement l’artiste.
Il connaîtra le succès de son vivant et influencera de nombreux peintres comme Gentileschi grâce au développement du clair-obscur et à l’apparition d’un mouvement qui en découlera, le caravagisme. On voit apparaître au XVIème siècle chez l’artiste une préoccupation sur la lumière et son jeu dans la nuit.
Le poste met en avant les caractéristiques et enjeux du clair-obscur chez Caravage. En  effet, comme nous pouvons le voir ici avec son tableau Judith et Holopherne, de 1599, Le Caravage accorde une grande importance à la lumière et à la représentation fidèle du réel. L’utilisation du clair-obscur permet de contraster les couleurs et donne à voir la douleur,  qui se lit sur le visage de Holopherne,la violence,ici représentée par le geste de Judith qui exprime un air de dégoût ,et parfois même, la laideur, comme la vielle femme à droite du tableau. Il se sert souvent de source de lumière mystérieuse qui donne un caractère réaliste au tableau. Il n’utilise pas de fond, ce qui rend souvent la scène intimiste, le spectateur se retrouve face à face avec le sujet de l’œuvre.

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Cet article nous présente bien les enjeux et les caractéristiques du clair-obscur chez le Caravage. Il nous permet de comprendre que le Caravage est un acteur essentiel du clair-obscur dans la peinture.
L. Le Vaicher